Comment nous « élever », comment nous faire pondre un œuf par jour pendant 18 mois, faire éclore des œufs sans la chaleur et l’humidité de notre plumage et sans nos soins. Nous protéger de maladies ou nous en soigner, nous débarrasser d’insectes et d’acarien, de nos parasites internes.
Cette construction flatteuse est notre cauchemar : sans vouloir blesser quiconque, elle reste comme un camp de concentration ou une maison de poupée inadaptée et le gazon artificiel un présage de mort.
Tout est dit et testé à échelle planétaire, même transformer un œuf en « délicieux » poulet rôti en 34 jours. 34 jours de non-vie pour les nôtres, la moitié des vacances d’été de vos enfants.
Ne vous vexez pas mais nous prenons tout ce que vous nous offrez simplement parce que nous n’avons pas le choix. En fait, vous nous l’offrez souvent avec bonté parce qu’on vous a appris que c’était bon pour notre croissance, pour notre ponte ou notre santé. Alors beaucoup d’entre vous en ont compris « parce que c’est ce qu’ils aiment » ou bien « ils en ont besoin ».
À la vérité, nous ne pouvons pas dire notre désaccord individuellement et la faim nous fera manger n’importe quoi et l’habitude en redemander.
Notre désaccord, nous ne pouvons l’exprimer QUE collectivement sous forme d’épizootie, de dégénérescence ou d’extinction. C’est un peu dommage mais peu d’entre vous le comprenez ainsi.
Notre accord, nous l’exprimons aussi collectivement par notre développement, notre adaptation, notre santé et la joie partagée avec vous.
Notre meilleur abri : la hauteur dans la végétation où nous sous sentons en sécurité. Le feuillage persistant fait parapluie à la saison froide et humide… Nous savons partager le jeu avec vous en restant naturellement nous-mêmes.
Et ne vous y trompez pas, la mort n’est en rien tragique pour nous. En vivant ensemble, nous vous ferons changer d’avis : pour chacun des Gauloises que nous sommes, offrir notre vie est le plus souvent une marque de reconnaissance, un remerciement. Humm… Difficile à imaginer aujourd’hui. Rien d’étonnant, alors vivons ensemble assez longtemps et vous l’entendrez notre remerciement, et plus d’une fois, parole de Gauloises !
D’où nous venons, lointaine Asie du sud-est, depuis la nuit des temps c’est dans la forêt dense, les taillis ou les haies (humus et branchages) que nous vivions une vie toute de jeu : séduction, cache-cache avec nos prédateurs, intimidation, éducation de nos petits…
Avec nos cousins d’Asie, comme un air de famille, non ?
Les clairières étaient pour nous comme vos plages : bains de soleil, contact avec la terre sèche pour pouvoir rester bien propres et sains.
Danse de séduction quotidienne de Gibran pour se faire reconnaître par sa poule Gnose
En fait, les grandes étendues dégagées ne sont pas notre terrain de jeu préféré à cause des regards indiscrets ou envieux. En revanche, les jardins bien végétalisés parsemés de haies, de buissons à feuillage persistant, d’arbres à branches, d’éminences naturelles ou artificielles, waouh ! Avec des belles zones ombragées et humides s’il vous plaît…
Je m’appelle Gergovie. En me tenant à l’écart du groupe je découvre le milieu, monte la garde et apprends à devenir un chef. (Gergovie bague 9396, Valérian x Lulu. 18/05/2021)
Notre expérience de la liberté à Louchats dans le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne dans une nature qui nous rappelle vaguement notre pays natal, c’est pour nous une occasion de montrer (et pour vous de découvrir) ce que nous aimons, tout ce que nous savons faire seuls et ce que nous pouvons vous apporter ou échanger avec vous.
Woaoh, la forêt ! Nous payons bien sûr son tribut à la nature (renards, chats huets, fouines, hérissons, rapaces) ou à nos éleveurs mais c’est notre façon d’être en vie et notre marque de reconnaissance. Vous avez remarqué la robe camouflage des filles ? Coq Gibran
Ce message n’est qu’une introduction à tout ce que nous avons à vous dire. C’est promis, si vous nous accueillez, nous approfondirons cette discussion personnelle avec plaisir !
Nous savons combien il est difficile de se délivrer de préjugés bien ancrés mais si vous êtes d’accord pour partager avec nous votre territoire sans nous considérer comme de simples joujoux écervelés, comme une déco à la mode ou une simple réserve de viande, nous serons heureux de VOUS élever à son tour.
(Longue) LETTRE à HUGO… et à tous les éleveurs de Gauloises en herbe !
Bonjour Hugo et vous tous qui vous préparez à nous accueillir ! D’abord un grand merci…
Pour commencer, nous aimerions nous présenter un peu avec des précisions qui pourraient te paraître grossières mais qu’il nous faut te donner quand même. On y va ? Super !
Alors voilà, nous les Gauloises ne sommes pas des prédateurs qui traquons et tuons pour nous nourrir et dévorer (à part une petite souris à l’occasion).
Nous sommes des proies de petites tailles, pas agressifs ni dangereux, physiquement fragiles et nous passons la plupart de la journée au sol. Oui, nous sommes vulnérables. C’est pour pouvoir survivre tout en apportant notre contribution à la vie que nous vivons en groupes sous la surveillance d’un coq.
Dans la chaleur de l’été, nous apprécions la fraîcheur humide de la forêt mais le coq veille alors que nous picorons l’humus.Avantage de la forêt : le moindre craquement de branche ou bruissement de feuilles suffit à trahir le prédateur et les perchoirs pour nous réfugier sont nombreux…
Nos prédateurs sont également au sol mais aussi dans le ciel et ils nous ciblent le jour et la nuit. Ils sont nombreux aussi.
Quelle existence !
En réalité, nous Gauloises sommes des oiseaux, ça on l’oublie facilement.
Repos des poules en journée, sur une branche de cyprès à 3,50 m de hauteur.
Nous sommes des oiseaux assez sauvages d’ailleurs ici, nous nous entendons pas mal avec les faisans de la forêt.
Ce qui convient aux animaux domestiques (chiens, chats) ne nous plaît pas vraiment, les câlins par exemple et les friandises nous sont même nuisibles.
Pour préparer notre venue, nous allons essayer de te faire imaginer à quoi ressemble le confort dont nous avons besoin, il est particulier.
Pour nous le confort ou des « bonnes » conditions ce n’est pas un environnement chauffé ou capitonné (nous avons des ailes où enfouir la tête bien au chaud et notre plumage est très isolant et assez imperméable).
Sous les ailes et dans le plumage de Vivi (Valérian x Poulette), ses poussins de 3 semaines vont passer une excellente nuit ! Il y a quelques jours elle leur a appris à la suivre tout là-haut.
Notre confort c’est la sécurité et la tranquillité, c’est une bonne pause dans le stress…
C’est aussi de ne pas être séparés du groupe mais pouvoir rester bien ensemble. Pour une maman ou ses petits, c’est pouvoir garder un lien de transmission jusqu’à émancipation naturelle.
Froide journée de printemps, une pause bien à l’abri. La poule choisit un endroit caché ou assez proche des humains. Maman, magnifique specimen parfaitement typée.
Tu en sais pas mal à présent. Voici donc ce que tu peux faire pour nous.
Si tu étais un bon Génie sortant de la lampe, nous te demanderions bien un perchoir solide en hauteur à l’abri de la chute de branches les nuits de tempête, ensuite un périmètre électrifié autour de notre perchoir en cas de chute nocturne. Et aussi, s’il te plaît plante des buissons… et plein d’autres choses simples, pas chères. Nous t’en serions reconnaissants !
Sois tranquille, nous sommes assez sédentaires. Nous occuperons le territoire à notre disposition et n’en partiront pas, à moins d’en être chassés. Il est aussi vrai que nous partageons avec les Bretons et les Basques le goût de l’aventure : nous aimons beaucoup explorer les environs et le jardin des voisins. Mais il est bon aussi de retrouver chaque jour notre perchoir habituel où nous juchons avant le coucher du soleil.
Nous n’avons pas besoin d’être enfermés pour être protégés, nous préférons vraiment la liberté en hauteur, c’est là-haut que nous nous sentons bien. Peu importe le froid, le vent et ou les précipitations tant que nous pouvons rester en hauteur solidement perchés. Enfermés dans un petit espace, nous nous sentirions prisonniers et incapables de réagir à un danger. C’est très stressant pour nous. Seules celles d’entre nous qui couvent et élèvent des petits apprécieront une cachette au sol ou un abri bien fermée la nuit. Nous te ferons un dessin plus tard mais regarde déjà ceci…
Boîte de ponte et de couvaison au sol pour que les petits puissent y grimper seuls dès le premier jour. Poulette a couvé et dormi dedans avec ses petits jusqu’à ce qu’elle les prépare à percher. Les coqs ne retourneront plus dans ce genre d’abri que pour le montrer à de jeunes poules et les inviter à y pondre.
S’il n’y a pas d’arbres ni buissons assez haut chez toi, nous nous contenterons d’un perchoir artificiel.
Arbre à coqs chez Damien Vidart dans l’Aube. Les hivers y sont rudes, – 10°C. Des petites précautions peuvent alors être prises.
Un arbre mort ou un faux arbre fait d’un mât avec des tasseaux cloués en escalier. Un toit avec 1 ou 2 côtés, ce serait génial. Et le rêve : 2,5 m de hauteur.
Autrement, en version naturelle ce serait un gros buisson ou un arbrisseau à feuillage persistant équipé de tasseaux horizontaux (1 à 2 m de longueur) fixés au fil de fer à hauteur croissante pour percher confortablement avec nos jeunes et nos petits.
Nous mangeons toute la journée mais surtout au lever après une nuit froide (du maïs) et avant d’aller dormir. Merci pour tout ce que vous nous offriras !
Devenues maman, nourrir nos petits est d’un coup une préoccupation beaucoup plus urgente et obsédante.
Le manque de nourriture stresserait beaucoup les mamans et les pousserait vers des endroits peut-être dangereux.
Comme nous sommes aussi un peu indépendants, nous avons besoin de trouver une bonne partie de notre nourriture. Nous grattons les sols riches et humides ou les zones de compostage pour trouver ou apprendre à nos petits à trouver les bonnes choses à manger.
Chercher notre nourriture est inscrit dans nos gènes comme l’apprendre à nos petits.
Tu vois, nous avons besoin de gratter un sol naturel meuble et riche. Nous ne pourrons pas survivre sur un sol artificiel ou trop dur même si nos mangeoires sont toujours pleines.
Nous avons aussi besoin de végétaux vivants et de végétation où picorer insectes, bourgeons
et petits fruits…
Nous aimons bien les fraises des bois aussi…
Nous n’avons pas besoin d’aliments complets préparés industriellement. Ils sont chers et surtout inutiles. Donne-nous simplement à volonté :
blé acheté en sacs de 25kg (6€/sac)
maïs idem, moins en été, davantage en hiver distribué seul surtout au lever
coquilles d’huître déposées sur le passage d’une voiture pour qu’elles soit broyées automatiquement
En complément occasionnel :
tournesol acheté 12€ le sac de 15 kg. C’est une gourmandise.
À l’occasion :
reliefs de repas coupés/hâchés au couteau (viande, bout de gras et de nerfs, peau et cartilage de volaille coupés fin, pâtes, riz etc. Évite l’excès de sel)
couenne de jambon
croûtes de fromage (non moisies) en petits morceaux
déchets de crevettes et de poisson hachés au couteau
coquillettes peu cuites de temps en temps. C’est un rituel de rassemblement permettant de les inspecter
trognons de poire etc.
N’écoute pas ceux qui prétendent que nous mangeons de tout. Pas d’épluchures de légumes, pas d’oignons, surtout pas de peaux d’agrumes. Mets-les plutôt à composter (sauf peaux d’agrumes) et nous viendrons farfouiller dedans ce qui nous intéresse comme des vers.
Si tu veux bien nous donner un coup de mains avec nos nouveaux nés et vivre une magnifique expérience, broie entre 2 pavés une petite quantité de graines de blé et maïs et offre-le à une maman. Elle sera heureuse de le distribuer à ses petits et tu deviendras une sorte de papa. En tous cas, elle te reconnaîtra comme tel mais juste le temps de l’élevage des petits. J’oubliais… Fraîchement broyées, les graines sont meilleures car plus riches en vitamines. Si nos petit aiment les croûte de gruyère / emmental en petits morceaux ? Bien sûr ! c’est une source délicieuse de calcium et de protéines.
Voilà Hugo. Tout se passera bien alors la suite, nous la découvrirons ensemble 🙂
L’article que nous proposons ici ne se veut absolument pas un nouvel évangile posant de nouvelles règles d’élevage avicole.
Il est simplement la synthèse d’observations faites chez nous dans un contexte d’élevage naturel aussi libre que possible. Cet article est sujet à évolution, à corrections et à critiques.
Si notre expérience, nos suggestions et préconisations pouvaient servir à inspirer une attitude ou des installations, nous en serions très heureux. Mais nous ne les présentons certainement pas comme l’exemple à suivre aveuglément.
N’hésitez surtout pas à nous communiquer vos suggestions et expériences susceptibles de compléter cet article !
Nous avions entendu et lu que les Gauloises ne sont pas tout à fait comme les autres races. Ils sont un peu sauvages… C’est pas une race facile… Ils préfèrent le jardin des voisins…
Attraper une Gauloise est plus sportif qu’avec une poule « normale ». Courir derrière et les acculer dans un recoin, sortir l’épuisette…
Maintenant, pour les soigner ou pour les préparer à déménager, nous les attrapons de nuit sans bruit ni stress.
Galien, coq 9389 (Pangloss x Coquelicot, 05/2021)
Génie, poule 8936 (Valérien x Lulu, 05/2021)
Surpris dans leur sommeil, les Gauloises restent calmes et silencieux. On peut leur huiler les tarses (vaseline, huile de cade ou goudron de pin sans créosote) pour prévenir la gale des patte.
Soins terminés, ils sont replacés sur la branche et se rendorment tranquillement.
En vivant au milieu des Gauloises en milieu naturel libre, on peut entrer dans leur monde, comprendre leur réalité et trouver la réponse à toutes ces questions du genre « Pourquoi pas un poulailler ? » ou « Pourquoi sont-ils si méfiants ? » Et vite on se surprend à s’élever ensemble !
Voici une compilation de nos observations et réflexions.
HANDICAP
RÉPONSE GAULOISE
INTERVENTION POSSIBLE
* Prédateurs nombreux * Prédateurs multiples
* Très forte fertilité * Instinct de conservation puissant * Aptitudes physiques * Robe camouflage * Même proche, méfiance persistante face à leur principal prédateur, l’éleveur.
* Action sur le long terme : mode d’élevage et sélection renforçant les aptitudes naturelles à se défendre / à survivre. * Hors agglomération contre les rapaces : tirs à blanc dans leur direction. Taper sur casserole et autres couvercles, cris etc. : absolument aucun effet. * Clôture électrique anti-renard : 2 fils périmétriques à 10 cm et à 30 cm du sol.
* Se nourrissent au sol
* Vivent en groupe (divise le risque) * Langage « gaulois » riche et spécifique incompris des pondeuses (ex. alerte rapaces, alerte humains, nourriture riche, ralliement des petits, ralliement des poules etc.) * Coq très vigilant sol et ciel * Le coq dominant veille quand le groupe gratte et mange * Excellente vision diurne * Cri d’alerte puissant et continu tant que persiste le danger * Instinct de sacrifice du coq dominant (attire / va vers le danger)
* pour éviter la faim, laisser des graines et de l’eau fraîche à disposition
* Sédentaires avec des habitudes prévisibles par les prédateurs
* Se déplacent tout le temps sur leur territoires * Se reposent en hauteur (jour ou nuit)
* Clôture grillagée ou électrifiée * Multiplier les zones où percher
* Voient très mal dans l’obscurité
* Juchent bien avant la nuit * Descendent après l’aube
* Offrir un perchoir ouvert ou vaste. Boîte = fuite impossible = STRESS (sauf couvaison) * dodo en hauteur stable et solide. Idéal 2 m mini * poteaux ou troncs anti-grimpeurs Comme ici : https://nichoirs.net/page8.html
* Pond au sol à un endroit fixe 1 mois avant couvaison (couvaison dès une vingtaine d’œufs)
* Le coq propose les lieux de ponte * Le nid est caché et la poule est furtive (difficile à pister)
* Ne pas déranger inutilement le pondoir, l’odeur humaine laissée peut attirer les prédateurs * Attendre qu’il y ait 5-6 oeufs avant de prélever. * Prélever 1 œuf sur 2 en choisissant les plus anciens (dater au crayon). * Prélèvement trop fort = poule partira pondre ailleurs
* Couvent au sol
* couvaison extrêmement discrète * 1 sortie /j (parfois 2 lorsqu’il fait chaud) * s’éloigne du nid pour s’alimenter, se nettoyer et déféquer
* Coiffer la poule et sa couvaison avec une boîte à couver à fond amovible. Fermer solidement la nuit. * Dalles béton autour
Naissances à l’écart. Maji a pondu et couvé dans cette boîte. Le fond de la boîte peut se démonter pour pouvoir couvrir et sécuriser une couvaison déjà commencée.
* Course bipède peu rapide
* Agilité, envol vers hauteur
* Éviter l’engraissement * Sélection pour la vivacité * Organiser un bazar, éviter une zone d’élevage vide et dégagée * Éliminer les culs-de-sac / impasses (abris à 1 seule ouverture) * multiplier et répartir des perchoirs-refuges (chiens, renards)
Les Gauloises utilisent le vol pour percher ou pour certains déplacements de 20 à 100 m qu’ils veulent rapides.
* Capacités de vol faibles (par rapport au faisan, perdrix…)
* Anticipation et réflexes vifs * Vie en troupeau
* Sélection de sujets vifs * Respect du mode repos en hauteur
* Poussins, besoin important et régulier de chaleur
* Maman très attentive aux demandes des petits . Se camoufle pour couvrir ses petits.
* Multiplier les buissons et abris ouverts sur 2 côtés opposés au moins * Aménager une zone bain de soleil bien sèche
* Poule et ses poussins bruyants
* Instinct : maman et poussins préfèrent rester à couvert arbres feuillus, buissons, véhicules…
* Dégager les pieds de buissons périphériques (caches qui sont des affûts pour renards)
* Poule et poussins à l’écart du groupe
* Instinct maternel : la poule scanne l’environnement en permanence
* Aménager une zone de repos près des humains
Mamounette avec ses petits se sait protégée près des humains, elle peut donc se reposer sur un lieu de passage fréquenté ou de jardinage en cours.
Nono est une Gauloise très douce et confiante restait à nos côtés durant les chantiers mécaniques.
* Poule avec ses poussins peu mobiles
* Instinct maternel : marche forcée pour les poussins * Délaisse les petits les plus faibles * Réponse à la prédation : cris stridents avec envol vers hauteur pour attirer le danger à elle * Poussins : camouflage et réflexe de disparition à l’alerte de la maman
* Organiser un bazar, éviter une zone d’élevage vide et dégagée * clôturer une zone « poussinière » grillage petite maille. Attention, les poussins traversent le grillage à poule !
Robes camouflées des petits Gauloises et du marcassin très ressemblantes. Photo marcassin avec l’aimable autorisation de Yannick DAGNEAU – www.yannickdagneau.com
PRINCIPAUX FACTEURS DE STRESS
FACTEURS NATURELS DE STRESS
CONDITIONS FAVORABLES
* Prédateurs * Difficulté à gagner une hauteur pour le dodo * Harcèlement de coqs rivaux * Faim ou soif * Chaleur * Intempéries violentes
* Espace et liberté d’évolution * Sous-bois * Végétation à feuillage persistant * Clôture électrique * Bâtiment largement ouvrable avec plusieurs perchoirs hauts et espacés * Arrosage en soirée de la zone perchoir
En plein été, les bois restent encore humides et frais. Un soulagement pour les Gauloises qui souffrent de la chaleur.
FACTEURS ARTIFICIELS DE STRESS
PALLIATIFS
* Acculement (aucune échappatoire) * Captivité ou espace réservé restreint * Impossibilité de gratter (sol artificiel) * Espace de vie manquant de hauteur * Privation de perchoir pour le dodo et le repos * Exposition longue ou répétée au danger (ex. chien aboyant autour de l’enclos) * Forte densité forcée * Enlèvement systématique des œufs * Manque d’espace et de liberté pour l’élevage des poussins * Éclairage permanent de nuit (besoin de nuit noire)
* Offrir autant de liberté et d’espace que possible * Volière : 3 m de hauteur ou plus * Fabrication de faux arbres parapluie * Préserver un espace à la maman et ses poussins * Abris : ouvrir au moins 2 côtés opposés * Pondoirs dissimulés bas ou au sol, entrée masquée (pas de vue directe) * Éviter un nichoir sous éclairage public nocturne
Un abri pas esthétique mais efficace : pente vers la pluie, 2 côtés opposés ouverts pourla fuite et une bonne vision vers les bois d’où vient le danger.
S’inspirer de ce tableau permet d’appréhender la réalité des Gauloises et mieux composer avec. En exagérant à peine, on pourrait dire que les Gauloises sont à deux modes, le mode bien-être ou le mode stress. Le stress est une composante naturelle qui fait partie de la vie, ce n’est pas une composante à combattre et à éliminer. Rassurons-nous, le stress aux facteurs naturels est bien géré par les Gauloises tant que leurs conditions environnementales leur permet d’y faire face par la fuite ou la mise à l’abri etc.
Les facteurs de stress artificiels sont tout simplement nuisibles et même funestes aux Gauloises. Minimiser l’exposition aux facteurs de stress d’origine artificielle est chose souvent possible et prioritairement souhaitable pour le bien-être de nos Gauloises.
En définitive, si votre seule possibilité est la claustration dans une volière, nous vous suggérons de vous tourner vers une race plus « domestique ».
Crêtes, barbillons et plumage font partie de la panoplie des appâts visuels du coq pour gagner le cœur des poules. Les oreillons en font-ils partie ? Nous nous interrogions sur ces oreillons, blancs chez les gaulois et rouges dans des races cousines.
Belle tête de gaulois ! Coq Gibran (Pangloss x Coquelicot, né le 06/05/2021)
En ce milieu d’hiver, une piste…
Face-à-face tendu à l’extrême, les corps ramassés et les camails largement déployés comme des magnifiques parasols, les coqs se fixent immobiles et totalement silencieux. D’un coup, c’est l’attaque foudroyante bec en avant qui vise la tête. Dans l’éclair de l’attaque, ce sont les oreillons qui se détachent le mieux. Voici notre observation,
En visant la tête, les challengers ne s’attaquent pas aux yeux mais bien aux oreillons qui se détachent nettement comme des cibles. Ils sont en fait des leurres que piquent et pincent le becs rivaux limitant ainsi le risque d’éborgnement.
Pour preuve les nombreuses marques et petites blessures es oreillons seraient-ils non pas des appâts sexuels à l’endroit des poules mais des défenses anti-éborgnement ? Et alors, les oreillons blancs apporteraient-ils un avantage au coq gaulois dans une joute face à un autres dont les oreillons sont rouges ?
Pour l’élevage des Gauloises en liberté le milieu de l’hiver est une période particulière. L’allongement des jours se perçoit à peine que les jeunes de l’année briguent la chefferie et se défient pour le contrôle du clan et du territoire. Message de leur nature : « Que le plus vigoureux gagne et assure la descendance de la famille au printemps approchant !«
Nos étions à la recherche de sources de protéine pour soutenir la croissance de nos Gauloises quand insectes, vers, lézards ou souris qu’ils « chassent » se font rares. Le poissonnier de l’Intermaché du coin nous a proposé des restes de poisson qui partent normalement à la poubelle. Ainsi, nous allons chercher deux fois par semaine une poche offerte de 2 kg de restes de poisson qui donneront plus d’1 kg de chair mélangée au même poids de graines ou de féculents.
C’est un peu de boulot, 1 heure et demie de préparation en temps cumulé (pour 1 semaine de distribution), mais il est vraiment très apprécié de nos Gauloises. Gants de vaisselle très conseillés. Voici notre mode de préparation :
Nous ne nous projetons pas comme naisseurs (producteurs de sujets en nombre partir de reproducteurs donnés) mais comme sélectionneurs (recherche de sujets caractérisés). Nous voulons aussi que notre élevage se mette en place avec notre environnement sans l’endommager. Par conséquent 30 à 40 sujets (reproducteurs et produits y compris poussins et juvéniles) est un effectif maximum que nous pensons pouvoir accueillir.
Parce qu’elle ne se reproduisent pas et que leur occupation spatiale est très faible, les poules pondeuses ne sont pas comptées dans cet effectif.
Pour la saison 2021, nous projetons de continuer de faire reproduire notre première lignée qui a apporté beaucoup de satisfaction avec globalement de beaux sujets.
Nous avons accueilli un jeune coq (éleveur Damien VIDART) à qui nous destinons 2 ou 3 jeunes poules sélectionnées parmi nos produits de lignée 1 (juin 2020).
Nous avons enfin sélectionné Gypse, (lignée 1, juin 2020) comme nouveau reproducteur.
Pour la saison 2021, nous aurons donc 3 lignées au total.
REPRODUCTEURS
Lignée 1
1 coq gauloise saumon doré de mars 2019. Nom : Valérian. Répond au nom de « Coq ». Éleveur : Pierre Latorre (33) Bagué et jugé à la foire avicole de Langon, note 95.
Particularités Les + : très belle crête, plumage serré et coloris remarquables, beau gabarit avec belles lignes, dos et poitrines forts. Chant harmonieux. Grandes ailes puissantes. Les – : Oreillons légèrement marqués de rouge en bordure, barbillons un peu longs mais de très belle couleur. Occasionnellement seulement, en présence de poules ou de provocations rivales, queue portée un peu relevée.
Valérian est un coq Gauloise bien typé. Ici âgé de 8 mois.
La clôture électrifiée ne sert pas à contenir les Gauloises mais à empêcher les visites nocturnes indésirables. Sert aussi occasionnellement de perchoir porte-voix…
Très beau reproducteur très instinctif. Charisme très marqué. Vole sur 50 à 100 m, décolle à la verticale jusqu’à plus de 3 m. Confiant, il répond à son nom, nous laisse le guider et nous appelle vraiment en cas de besoin. En revanche, il déteste être manipulé. N’a nécessité aucun traitement en 2020, très belle santé.
Valérian notre reproducteur gauloise à 15 mois. Il fera sa première mue3 mois après cette photo, fin septembre.
1 poule gauloise de mai 2019. Nom : Valériane. Répond au nom de « Maman ». Favorite de Valérian. Éleveur : Jean-Paul GAULIER – 39570 Saint Laurent la roche
Particularités Les + : très typée, constitution « étendue » avec belle ligne légère, belle crête droite et régulière, plumage serré et queue parfaitement portée ; coloris remarquablement adapté, absence de poivré, absence de liserés sur le dos. Vole incroyablement bien. Reproductrice d’un instinct exceptionnel. Très intelligente. Les – : ne supporte pas du tout la claustration ; ne pond pas en pondoir ; pondeuse régulière mais hors cycles qui peuvent être très longs (3 sem. de couvaison et 2 mois 1/2 d’élevage août 2020 = 3 mois sans ponte).
Naissance et élevage naturels. Baguée, non jugée. Très belle poule à la stature fine mais consistante. Vole sur plus de 100 m et décolle à la verticale à 5 m au moins. Couve en pleine nature. Instinct très développé et relation très proche.
Début de ponte janvier 2020, une centaine d’œufs 3 couvaisons, éclosions 8 mars (5n), 20 mai (8n), 26 août 2020 (11n) donc 24 naissances.
1 poule gauloise de septembre 2019. Nom : Poulette, répond à son nom. Seconde épouse de Valérian. Éleveur : Jean-Paul GAULIER – 39570 Saint Laurent la roche
Particularités Les + : jolie poule de gabarit limité et de type oméga (non dominante). Facile à vivre. Instinctive et intelligente. Très belle santé hormis une petite sensibilité à la gale des pattes (facilement traitée). Belle robe avec joli plumage serré, absence de poivré sur la poitrine et absence de liserés sur le dos. Bon vol. Les – : développement limité certainement par une carence alimentaire en bas âge (naissance et élevage naturels en septembre) : a donné naissance à des sujet de belle constitution ; petite crête mais manquant de régularité.
Non baguée. Jolie poule de type oméga (non dominante) au développement un peu limité en allongement ; vive, un peu timide et délicate, s’est affirmée avec sa seconde couvaison.
Début de ponte avril, une soixantaine d’œufs 2 couvaisons, éclosions 26 mai (5n), 16 septembre (4n) donc 9 naissances en couvoir.
Lignée 2 , premières couvaisons imaginables au printemps 2021.
1 coq gauloise saumon doré né à la fin du printemps 2020 Nom : Pangloss Éleveur : Damien Vidart – 10170 Méry sur Seine
Particularités Les + : bien que jeune, Pangloss présente déjà une belle ligne et une belle robe remarquablement colorée ; plumage serré ; bon gabarit tendu et équilibré ; chant harmonieux à 2 tons ; grandes ailes portées hautes qu’il fait battre bruyamment juste avant de chanter. Oreillons très blancs et assez grands. Port de queue correctement incliné : barbillons de bonne taille. Les – : belle crête droite et bien colorée mais crétillons peu nombreux.
Encore jeune pour une appréciation vraiment valable, à 5 mois 1/2 il n’a pas encore les arguments pour rassembler une tribu autour de lui mais il est très décidé. Beau coq très prometteur.
Pour cette seconde lignée, nous sommes en train de sélectionner 2 poules dans les groupes G9 (lignée 1, juin 2020) et G11 (lignée 1, août 2020).
Lignée 3 , premières couvaisons imaginables au printemps 2021.
1 coq gauloise saumon doré de juin 2020, issu de la lignée 1. Nom : Gypse Éleveur : sujet vernaculaire (né ici chez nous) Non bagué et donc non jugé.
Particularités Les + : beau gabarit avec belles lignes, dos et poitrines forts ; très belle crête, plumage serré et coloris remarquables ; oreillons très blancs ; ailes puissantes portées assez haut ; belle queue portée très correctement ; chant harmonieux à 1 ton ; Les – : oreillons souhaitables un peu plus grands.
Gypse, juvénile de 6 mois mais chef de clan reconnu par ses poules qui désigne déjà les lieux de ponte. Une très belle allure tonique. Un habit de lumière relevé d’iridescences bleues et vertes sur les plumes noires de la queue, des ailes ou de la poitrine. Un peu « macho » devant ses poules, Gypse a un caractère doux très équilibré. Comme la plupart de nos sujets, il picore dans la main et peut percher sur le bras.
Sujet très prometteur à apprécier dans le temps. Aucun défaut flagrant. Très bon vol. Coq confiant et sociable. Tout jeune, s’est montré très « responsable » avec son groupe.
3 poulettes de parents différents arrivent dans le clan « Gypse », 2 poulettes de juin 2020 et 1 poulette d’août 2020. Éleveur : Damien Vidart – 10170 Méry sur Seine
Le standard est un ensemble de traits physiques, morphologiques, physiologiques et éventuellement comportementaux qui caractérisent une race animale définie et homologuée.
Lorsqu’on entend parler de “pure race”, cela signifie en réalité que le sujet présente toutes ou les principales caractéristiques du standard de la race à l’exclusion des tares et des défauts rédhibitoires (susceptibles d’annuler une vente).
À l’origine, les critères d’un standard sont souvent établis en réponse à une destination, à un usage ou un milieu de vie etc. En clair, des paramètres pratiques et non pas purement esthétiques. L’engouement croissant pour les animaux de compagnie et d’ornement incite à une lecture et/ou une interprétation des standards privilégiant des bases esthétiques pour ne pas dire « marketing » et négligeant leurs objectifs « pratiques ». Ceci est particulièrement sensible dans le domaine canin où la recherche de la plus grande typicité a conduit à des aberrations physiologiques (nécessité de césarienne et difficultés respiratoires chez les bulldogs, faiblesses dorso-lombaires handicapantes chez le berger allemand etc.).
Le standard de la race gauloise saumon doré est un cadre d’élevage auquel nous nous référons au mieux. Conjointement aux termes du standard, tout à fait personnellement, nous attachons une très grande importance à des critères supplémentaires…
Nos principaux critères de sélection
Comportement
– S’élever ensemble est une source de joie alors le caractère de nos Gauloises a de l’importance. Nous ne ferions pas reproduire un sujet agressif ou associable. Nous voyons en effet les Gauloises comme indépendants, “bons”, courageux, solidaires et fiers et nous voulons servir ces qualités.
Une proximité sympathique repose sur la confiance : Galiléo à 4 mois jouant à faire le beau avec notre ami Gildas.
Instinct de conservation
– Vivant, un Gauloise est vraiment plus intéressant que mort ou disparu, c’est pourquoi pour nous qui élevons en totale liberté, tout l’instinct et les aptitudes qui leur permettent de rester en vie priment absolument tout.
– Nos Gauloises doivent bien voler pour pouvoir se sauver, ils sont donc toniques et leur masse doit être assez élevée sans être handicapante.
Poulettes de 5 mois présentent un beau développement sans lourdeur. Vives et agiles, ventre et jabot pleins, elles décollent facilement à la verticale pour aller percher à presque 3 m de hauteur.
– Ils ne doivent être ni trop hauts ni trop grands pour trouver facilement refuge dans la végétation touffue.
– La robe des poules doit leur assurer le meilleur camouflage. Des variations endémiques de couleur nous paraissent donc tout à fait normales.
Sociabilité
– Les attributs du coq, crête, barbillons, oreillons et chants, sa stature et sa robe sont des facteurs d’autorité et de cohésion sociale. Nouveaux éleveurs, nous en sommes au début de l’exploration de leur valeur, de leurs propriétés sociales et de leur éventuel intérêt dans la pérennité du groupe.
– Les Gauloises doivent pouvoir s’intégrer à un groupe pour ne pas rester trop longtemps isolés au risque de devenir la proie d’un renard ou d’un rapace.
– Ils doivent avoir l’instinct grégaire et même s’entraider en donnant l’alerte ou en faisant distraction pour échapper à un prédateur.
– Le coq doit nourrir, cocher (féconder) régulièrement et “loger” ses poules en leur trouvant un bon spot de ponte.
Le chef avait mystérieusement disparu depuis plus d’une demi heure… voici pourquoi !
– Que le coq s’interpose entre ses poules et le danger est naturel.
– Qu’un jeune coq dispute l’autorité d’un aîné sans agressivité est essentiel pour la stimulation de la compétence.
Notre reproducteur en herbe harcèle une poule déjà mariée, celle-ci s’envole pour lui échapper et se réfugie sur le toit à 5 m de hauteur. Le jeunot la rattrape et l’emmène au 7ème ciel. Mais en bas, le mari offensé attend le jeune effronté… Engueulo sportif.
Couvaison et maternage
Par nature la poule gauloise est une poule fermière qui peut offrir œufs et chair. La cantonner exclusivement à la ponte et sélectionner des gauloises dans ce but nous semble « contrenaturel ».
– Une poule doit naturellement couver et élever ses petits jusqu’à leur lâcher. Nous ne consentirions pas à faire éclore les œufs d’une poule dépourvue de cet instinct.
2ème couvaison de mai en couvoir mais sur « nid » naturel de gravier et de feuilles. Nous avons découvert ce nid (et sa quinzaine d’œufs) que Maman et son son coq avaient confectionné en pleine nature. Une nuit, nous les avons déménagés pensant impossible de mener une couvaison à son terme hors enclos. Finalement, 8 éclosions. La troisième couvaison d’août nous prouvera le contraire : 11 éclosions en forêt ! Noter la crête flétrie et décolorée due au jeûne. Elle se rétablira en quelques quelques semaines.
Nous ne sommes témoins chaque jour que d’une petite partie de tout ce qu’une poule-mère transmet et enseigne à ses petits jusqu’au moment où elle les lâche. Cette transmission est précieuse, c’est pourquoi nos couvaisons sont toutes naturelles et nous n’imaginons pas d’autre méthode. Il semble également que la couvaison naturelle permette au poussin d’être immunisé contre la maladie de Marek : sans vaccination, nous ne déplorons aucun cas sur 35 naissances. Des résultats à valider dans le temps et sur le nombre.
Enfin, nous trouvons qu’une gauloise n’est jamais aussi belle et épanouie que lorsqu’elle a réalisé plusieurs couvaisons.
Autonomie
Dans notre optique, les Gauloises doivent être aussi autonomes que possibles en étant capable de trouver la plus grande partie de leur nourriture, elles doivent aussi être capable de résister aux conditions climatiques saisonnières (sauf exceptionnelles). Été comme hiver, nos Gauloises vivent dehors et perchent pour dormir dans les arbres.
Découverte d’un aliment nouveau (bourgeons de laurier-cerise), partage de la découverte et même collaboration !Le lendemain, tous les autres Gauloises goûtaient aux bourgeons d’hiver.
Résistance et robustesse
Probablement parce qu’elles ne vivent pas ni en forte densité ni en cohabitation forcée mais sur un grand domaine forestier qui répond apparemment à leurs besoins, nos Gauloises présentent une grande vivacité et une excellente santé. Du moins jusqu’à présent. Nous les soignons très attentivement toutefois nous refuserions (choix personnel) que leur survie dépende de médications préventives (antibiotiques, vaccination…) ou de soins intensifs ou encore qu’elle dépende de produits de synthèse. Nous leur prodiguons une alimentation spécifiques par âge et les soins d’hygiène nécessaires pour laisser au maximum leur nature se manifester (bains de terre, de soleil, déparasitage mutuel etc.).
Une joie de vivre évidente pour Poulette et ses 4 petits prenant un bain de terre. Les poux ? Connais pas… Remarquer la facilité de vol à 2 mois.
Nos soins se font exclusivement avec des produits naturels pour ne pas rendre « paresseux » mais au contraire pour stimuler leur organisme et leur système immunitaire.
Avec Pierre Latorre et d’autres éleveurs, nous espérons pouvoir valider progressivement des soins et des pratiques thérapeutiques non agressives adaptées à l’élevage en parc.
En résumé, notre travail d’élevage et de sélection vise à l’obtention de sujets conformes au standard de la race, vifs, sociables, naturellement robustes et adaptés à un élevage aussi peu interventionniste que possible. À un autre niveau, en contact avec d’autres éleveurs*, nous souhaitons contribuer à la reconstitution et au déploiement d’une race Gauloise Saumon Doré saine et solide.
* Damien Vidart – éleveur dans l’Aube et animateur du Plan de Sauvegarde de la Race Gauloise (sous l’égide du Bresse Gauloise Club de France) – administrateur de la page FaceBook la Gauloise Saumon doré – Marc Saumagne (Aquitaine, sud Gironde) organisateur et médiateur de rencontres entre éleveurs nationaux de la Race Gauloise Saumon Doré.
Un standard est un ensemble de traits physiques, morphologiques, physiologiques et éventuellement psychologiques qui caractérisent une race animale définie et homologuée.
On entend parler de « pure race », cela signifie en réalité que le sujet devrait présenter toutes ou du moins les principales caractéristiques du standard de ladite race.
Pour ce qui nous concerne, en insistant bien sur le fait que cette considération est toute personnelle, nous attachons beaucoup d’importance à des critères dépassant l’esthétique et qui ne figurent pas sur le standard. Nous les détaillerons dans un autre article.
ORIGINE – FRANCE, une des plus anciennes races de type fermier. Standard homologué le 07 septembre 1923.
PRÉSENTATION – Volaille de taille moyenne à ossature fine, aux formes arrondies, sans lourdeur, très active.
CARACTÉRISTIQUES DU COQ
Un de nos futurs reproducteurs Gypse : sujet juvénile de 5 mois 1/2. Queue à faucilles en cours de développement, couleur noire à reflets vert métallisé. À la base de la queue, le toupet blanc pur. Crête droite, denture régulière et harmonieuse, lobe (arrière) dégagé de la nuque, couleur rouge vif. Barbillons arrondis de même couleur. Le dos est large malgré le jeune âge. La selle est rouge à orangé couvrante avec lancettes abondantes. Camail à flammes plutôt fines mais noires. Les oreillons sont bien blancs de taille moyenne. Tarse (pattes) gris comme graphités, ergots en formation. Sujet particulièrement vif, décollant à la verticale sur 5 mètres. Belle autorité naturelle lui valant d’avoir déjà 5 prétendantes.
Corps : allongé et bien proportionné, port légèrement relevé.
Cou : longueur moyenne, camail fourni couvrant bien les épaules.
Dos : large, plat, légèrement incliné.
Épaules : larges.
Ailes : portées haut, serrées au corps.
Selle : large, lancettes abondantes.
Queue : assez relevée, nombreuses faucilles bien arquées.
Poitrine : large, bien arrondie.
Abdomen : bien développé.
Tête : taille moyenne
Face : rouge, lisse.
Crête : rouge, simple, droite, taille moyenne ; le lobe dégagé de la nuque.
Gypse, juvénile de 6 mois mais chef de clan reconnu par ses poules qui désigne déjà les lieux de ponte. Une très belle allure tonique. Un habit de lumière relevé d’iridescences bleues et vertes sur les plumes noires de la queue, des ailes ou de la poitrine. Un peu « macho » devant ses poules, Gypse a un caractère doux très équilibré. Comme la plupart de nos sujets, il picore dans la main et peut percher sur le bras.
Mêmes caractéristiques que le coq en tenant compte des différences sexuelles. Port plus horizontal. Queue semi-ouverte. Crête droite et plutôt petite.
Valériane alias Maman est selon nous une magnifique poule qui change incroyablement selon qu’elle pond, qu’elle couve ou qu’elle materne. Pour aller couver dans les bois, son coloris va ternir et il sera difficile de la distinguer dans la lande. Sa crête va flétrir et ternir aussi. Poitrine couleur saumon absolument pas poivrée. Le plumage du dos ne comporte aucun liseré, la queue est à 30° en éventail, V parfaitement marqué. Le bec est brun lisse. La crête est peut-être un peu grande mais droite, fine et régulière. Yeux vifs, tarses gris graphite, petits oreillons blancs. Un caractère bien trempé mais délicat, une intelligence extraordinaire. Maman vole sur plus de 100 m bien au-dessus de nos têtes ! A élevé 25 petits cette année.
Défauts graves
Corps trop petit ou grossier ; queue portée trop haut ou pas assez développée ; crête trop grande ou vacillante ; oreillons fortement tachés de rouge ; ossature grossière ; présence de bouffant.
VARIÉTÉS
Saumon doré
Défauts graves de coloris
Coq : camail avec flammes d’une couleur plus soutenue mais pas noires ; poitrine avec plumes rousses ; absence de triangles bruns ; blanc aux rémiges ou à la queue.
Poule : poitrine poivrée ; présence de liserés sur le dos ; couvertures trop rouillées.
Saumon doré clair : variété créée par Jean-Claude Périquet et homologuée le 10 décembre2011. Flammes dans le camail d’une couleur plus soutenue mais pas noire.
Défauts graves de coloris
Coq : camail avec flammes noires ; poitrine avec plumes rousses ; absence de triangles ; blanc aux rémiges et à la queue.
Poule : poitrine poivrée ; présence de liserés sur le dos ; couvertures trop rouillées.
Masse : Coq : 2,3 à 2,8 kg – Poule : 1,8 à 2,2 kg.
Masse minimale de l’œuf à couver : 55 g
Couleur des œufs : Coquille blanche.
Diamètre des bagues : Coq : 18 mm – Poule : 16 mm.
Observations : ces derniers jours, nous avons des gelées matinales. Nous avons noté que les derniers nés de l’année (éclosion fin septembre donc âge = 2 mois) sortent bien avant les autres, dès les premières lueurs de l’aube, et se couchent bien après : le matin ils dévorent un petit déj et le soir ils se remplissent le jabot au maximum. Ils vont en effet rester un peu plus de 14 heures (coucher à 17h30 et lever vers 7h45) sans manger alors qu’ils n’ont qu’une très faible réserve énergétique.